SUITE sur les populismes d’extrême-droite : dépasser le superficiel ambiant, en tentant de mobiliser des moyens approfondis d’éradiquer la gangrène des mystifications ? Mais problème d’accessibilité à des analyses trop denses ? Alors, obstacle à contourner en romançant ?…
Je développerai mon propos en trois points. D’abord, suggérer que ces populismes polluant nos espaces publics présentent l’inconvénient majeur de masquer des dangers bien plus graves qui bloquent nos « démocraties » en toute impunité. Ensuite, resituant la période actuelle dans l’épaisseur d’une durée collective, évaluer en quoi la gravité de doctrines jugées perverses antérieures serait moindre ou non. Enfin, en examinant l’efficacité de recours à des outils scientifiques, d’analyses critiques, d’érudition historiques, susceptibles de corriger les inexactitudes logiques et factuelles de thèses extrémistes, soulever le recours possible (souhaitable ?) à deux autres voies aptes à mobiliser les consciences citoyennes, détacher des publics sous-informés de la séduction de thèses trompeuses. Il s’agit de créer in « roman de formation », relevant de la SF car le diagnostic sur les issues positives est si noir qu’il nécessite un conte. D’autre part, est à promouvoir la masse d’initiatives citoyennes que presse (y compris Mediapart), politiques et administrations méconnaissent totalement.
POINT 1 : Utilisant la métaphore, je voudrais montrer que la fixation sur des histrions à succès représente un eczéma léger comparativement aux pouvoirs mondiaux détenus par une caste fermée de 2 400 milliardaires, qui gouvernent l’économie planétaire, donc prennent le pas sur les nations politiques. Autrement dit, l’arbre populiste cache la forêt des plus grosses fortunes mondiales.
J’ai entamé mon travail de recherches sur ces privilégiés vers 2011. A cette date, le magazine Forbes en relevait autour de 1400 en 2012, mais, de surcroît, plus utilement, il diffusait des séries de notes rapportant les faits et gestes de ces super-fortunés. Les articles relataient aussi bien leurs actions philanthropiques, voire humanitaires, que leurs infractions, leurs délits, leurs avatars judiciaires. Je me suis donc appliqué à relever minutieusement la quasi-totalité de ces données. Résultat : une classification de 15 types de fautes commises par eux, juridiquement pénalisables ou simplement contrevenant à l’éthique, entre lesquelles je les ai répartis (Opacité, fraudes, spéculations douteuses, trafics, captages abusifs, collusions, pollutions, violences sexuelles, etc.).
En prolongement de cette approche, a suivi l’examen de revues (par exemple « Les dossiers du Canard », « Silence ! »), et d’ouvrages, d’essais économico-politiques, tels que « Le casse du siècle » sur les subprimes, Marc Roche sur « La banque », « Le capitalisme hors la loi » et des dizaines d’autres, par lesquels j’ai pu réunir des monographies sur des mécanismes de fraudes. LIRE LA SUITE