Les sciences ne se diffusent pas. Enseignement et formation limitée des journalistes renvoient aux possibles vulgarisation efficaces. La modernité croule sous les technologies. L’enjeu : différencier l’utilitaire (contestable) des engins, de l’utilité humaine-sociale à s’approprier conceptions et théories aptes à nous faire dépasser les clichés simplistes occupant l’espace médiatique.
Si on se livre à une rapide histoire des sciences – très, incomplète ! -, on dégage trois séries d’apports qui initient des corpus scientifiques en progression. Leur historique fait procéder à une anamnèse, à savoir une opération cognitive extrayant de l’oubli des ensembles de théorisations.
Entre l’Antiquité et le 20° siècle, on va brièvement présenter 4 anamnèses, traduisant 4 étapes dans les avancées scientifiques.
De l’Antiquité à la Renaissance : Euclide, avec ses « Eléments », conçoit des rapports sur la proportionnalité, Pythagore établissant les modalité du théorème. avec la diagonale du triangle rectangle et celle de l’axiome des parallèles. Aristote fournit un canevas épistémologique avec ses 4 causes (matérielle, formelle, efficiente ou motrice, finale), et constitue la logique par sa classification des propositions qu’il combine en syllogismes. L’Islam invente ensuite la notation chiffrée (les « chiffres arabes » et non plus romains), l’algèbre : l’Inde crée le zéro ; en Italie sont mises au point des opérations arithmétiques (multiplication et division). A côté de ces fragments de théorisations, figureraient des émergences mais intuitives, sans la rigueur scientifique, à classer parmi des savoirs, utiles, préparatoires à des synthèses futures. Ainsi pour l’idée atomiste, les calendriers, les horloges pour mesurer des intervalles d’une temporalité linéaire…
Cet ensemble initial nous mène à un deuxième, un saut entre 17° et 19° siècles. Descartes apporte la géométrie analytique, par synthèse entre algèbre et géométrie, discipline grâce à laquelle deviennent calculables les propriétés des figures et courbes, mises en équations. Parallèlement, Leibniz invente le calcul infinitésimal et Kepler substitue l’ellipse aux cercles et à leurs épicycles qui compliquaient inutilement la description du mouvement des planètes. Grâce à ce modèle, combinant axes et durées des parcours, Newton formalise les facteurs essentiels de la première des 4 forces que va analyser la physique, la gravitation. LIRE LA SUITE